Sur décision du Comité du Prix Franco-Allemand du Journalisme, le prix d’honneur 2000 est décerné au directeur des relations internationales du journal Le Monde, Daniel Vernet, en reconnaissance de son engagement journalistique en faveur de l’amitié franco-allemande.

Après des études à Paris et Tours, Mitja Rietbrock poursuivit sa formation à l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille, puis travailla en tant que rédacteur et cameraman. Depuis 1998 il vit à Marseille, presque exclusivement au service de chaînes francophones. C’est avec son collègue Michel Anglade qu’il produisit le documentaire gagnant de cette année, intitulé « Un mur dans la tête » que le jury a qualifié de reportage « proche du quotidien, relatant de façon très expressive la vie et la survie dans les nouveaux Länder ». Le duo franco-allemand de journalistes dépeint avec beaucoup d’engagement les gagnants et les perdants de la réunification allemande – pour le public français.

Avant de travailler pour la télévision, Michel Anglade exerça un tout autre métier: l’ancien médecin âgé de 43 ans est aujourd’hui auteur indépendant, cameraman et reporter d’images pour les grandes chaînes françaises. Il réalise notamment de nombreux reportages de 26 minutes dans les zones de guerre et de tensions ethniques (Bosnie, Irlande du Nord, Rwanda, Kurdistan…).

La journaliste française Véronique Barondeau et sa collègue allemande Andrea Fies donnent un excellent exemple pour la coopération franco-allemande. Leur reportage « RU 468 – la pilule abortive » fut avant tout loué pour « l’approche journalistique et le traitement en images de cette question délicate ainsi que son arrière-plan franco-allemand.

Avant de joindre l’équipe franco-allemande de la chaîne culturelle européenne Arte, Andrea Fies a fait des études de Rhétorique générale, Langues et littératures allemande et française à Tübingen et Paris. Véronique Barondeau a d’abord fait des études d’Histoire à l’Université de Strasbourg, puis fréquenta l’Ecole de Journalisme de Strasbourg.

Depuis deux ans, elles travaillent en équipe, produisant régulièrement des reportages pour le journal d’actualité franco-allemand « ArteInfo ».

Avec son sujet « Allemagne : Un mur dans les têtes », diffusé sur France Inter dans le cadre de l’émission « Interception », Benoît Collombat, 30 ans, a pu convaincre les membres du jury : « Ce reportage reconstitue de façon vivante et radiophoniquement réussie les opinions et les problèmes des habitants de Berlin-Est ». L’ancien élève de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Lille a rencontré des gens de toutes conditions, se rendant à Leipzig, à Rostock et à Berlin où eurent lieu les grandes manifestations pour la liberté.

Depuis dix ans Benoît Collombat travaille pour la radio. Il a acquis des expériences pratiques dans des stations radiophoniques étrangères pour la plupart, comme Radio Canada, Radio Suisse Romande et RTBF (Bruxelles).

Dr. Jochen Hehn est correspondant du quotidien allemand « Die Welt » où il travaille depuis 1984. Le sinologue âgé de 56 ans a reçu le prix pour son article du 22 janvier 2000, « Das Ende von ‚Weiter so‘ » (« La fin de ‚Continuons comme ca‘ »). Le reportage « décrit de façon expressive comment les Français découvrent subitement leur ‘conscience écologiste’, alors que – pendant des décennies – ils se sont moqués de l’importance donnée par leurs voisins aux problèmes environnementaux ».

Jochen Hehn vit et travaille à Paris où il reste dans le voisinage, au moins culinaire, des cultures asiatiques : les villes de Pékin et de Hongkong ainsi que Vienne et la Turquie sont les étapes les plus ‘spectaculaires’ de sa carrière de correspondant.

Avec son reportage « Schocktherapie. Wie die Hoechst-Manager ihren Konzern zerschlagen » (« Thérapie de choc. Comment les dirigeants de Hoechst cassent leur groupe »), Günter Ederer, publiciste économique et auteur de télévision, jette un regard hors du commun derrière les coulisses d’un coup économique gigantesque. Le journaliste originaire de Fulda (Hesse) n’y laisse pas seulement entendre les vainqueurs et les victimes d’une telle évolution mais montre aussi « combien les réactions peuvent différer selon les mentalités allemande et française ». Dans son éloge, le jury a souligné la manière de travailler exacte et détaillée de Günter Ederer, producteur indépendant depuis 1990. Pour son reportage diffusé par le Hessischer Rundfunk, le Prix Franco-Allemand du Journalisme lui est attribué pour la deuxième fois.

C’est à la « lutte sans merci entre la France et l’Allemagne pour savoir qui aura la suprématie économique » que Harald Schultz a consacré son article « Angriff der Nukleokraten. Der französische Stromriese EDF will den deutschen Markt knacken » (« Attaque des nucléocrates – Le géant de l’électricité EDF veut casser le marché allemand »), publié dans l’hebdomadaire allemand « Die Woche » le 15 octobre 1999.

Le journaliste de 41 ans est né à Hanovre. Il a fait des études de Sciences politiques et économiques à Paris et Hambourg avant de s’inscrire à l’Ecole de Journalisme hambourgeoise. Ayant travaillé à Paris pendant plusieurs années en tant que correspondant français pour « Die Woche », il vit maintenant à Berlin et écrit pour le journal économique allemand « Focus Money ».

Dr. Axel Bornkessel, réalisateur indépendant, a obtenu le prix pour son reportage « Napoleon und die Deutschen: Ein Volk befreit sich » (« Napoléon et les Allemands : un peuple se libère »), diffusé par le Norddeutscher Rundfunk. Axel Bornkessel décrit sur un ton intéressant et original les effets connus et inconnus de la présence napoléonienne en Allemagne. Le jury a qualifié ce film de « promenade historique parfaitement adaptée aux moyens de la télévision ».

Après des études de Langues et Littératures allemande et française et de Théâtre, Axel Bornkessel fut dramaturge aux théâtres de Brême et de Düsseldorf. Les champs thématiques de l’histoire et de la culture représentent ses domaines de travail préférés.

Le sarrois Sven Rech a ‘composé’ « Lothringen – eine Sinfonie » (« La Lorraine – une sinfonie ») pour exprimer son amour pour la région voisine de la Sarre : une « production artistique et bilingue obéissant aux strictes règles de cette œuvre musicale » : la pièce est composée de trois parties (andante, fugue et scherzo) dans lesquelles des éléments de langage, de voix et de bruits se fondent ensemble.

Après des études de Langue et Littérature française à l’Université de la Sarre, Sven Rech fit sa formation de journaliste au Saarländischer Rundfunk pour lequel il produit dès lors des features et des reportages courts. Il obtient pour la troisième fois un prix Franco-Allemand du Journalisme.

Après avoir quitté Leipzig – la ville de ses études – en 1992, Ann-Catherine Cavalli emménagea à Paris. Il n’est donc pas surprenant que son reportage « Tandem ou ménage à trois ? » traite des rapports entre la France et l’ancienne RDA des 40 dernières années. La jeune journaliste de 31 ans s’occupe d’un aspect entièrement « méconnu des relations franco-allemandes », une approche donc innovatrice que l’Office Franco-Allemand pour la Jeunesse tient à encourager.

Ann-Cathérine Cavalli travaille à la rédaction allemande de Radio France Internationale. C’est en 1998 que la Fondation Européenne ASKO lui attribua son prix spécial pour un sujet économique.

Pour le correspondant de la Südwestrundfunk (SWR) Bernhard Hentschel, le champ thématique de son reportage « Kommando Völkerfreundschaft » (« Commando amitiés entre les peuples ») était un terrain connu : de 1982 à 1983, le journaliste originaire de Landau (Palatinat) fait son service militaire à Coblence. Son documentaire sur la Brigade Franco-Allemande à l’occasion de son dixième anniversaire « a pour mérite de ne pas se limiter à l’aspect purement militaire, le sujet étant abordé de manière vivante et avec une grande habileté » a jugé le jury. Bernhard Hentschel s’intéresse avant tout à la dimension interculturelle de cette unité militaire binationale dans laquelle les supérieurs ainsi que les camarades ne parlent souvent pas la même langue.

Entre-temps, le germaniste franco-allemand a déplacé son ‹ état-major personnel › à Constance où il travaille depuis 1998 comme correspondant de télévision à la SWR.

Avec la mention spéciale pour le reportage « Kollaborateure unterm Hakenkreuz – Pétains Frankreich » (« Les collaborateurs sous la croix gammée – la France de Pétain »), diffusé par le Norddeutscher Rundfunk, les membres du jury final de cette année reconnaissent l’engagement exemplaire d’Anne Worst. D’après le jury la jeune journaliste de 38 ans « traite un chapitre extrêmement délicat de l’histoire franco allemande récente sur un ton concret et avec une grande crédibilité ».

Anne Worst vit à Berlin. La plupart du temps elle travaille pour Arte et pour la première chaîne publique allemande (ARD). A l’heure actuelle elle est en train de réaliser un reportage historique sur l’Allemagne de l’Est.

Jean-Marc Surcin a obtenu l’accessit pour son reportage « Les derniers de la der des ders », diffusé par France 2 dans le cadre de l’émission « Lignes de Vie ». Ce reportage a le mérite de donner la parole à quelques-uns des rares survivants de la Première Guerre Mondiale. Le jury a estimé que son documentaire était une « façon intelligente d’éviter l’oubli et de mettre en garde les prochaines générations ».

Jean-Marc Surcin a 36 ans et vit à Paris. Il est, entre autres, auteur de reportages sportifs ainsi que de reportages historiques et géographiques.

Comme il est plutôt rare qu’un petit journal régional publie la série d’articles intitulée « L’Allemagne dix ans après la chute du mur », les membres du jury se sont décidé à prononcer un accessit à Jean Tromeur pour son engagement extraordinaire.

L’ancien professeur d’anglais séjourne souvent outre-Rhin. L’année dernière, il participa pour la 16ème fois au séminaire pour journalistes français organisé par l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg. Il est journaliste de l’hebdomadaire « Le Progrès de Cornouaille ».